11 novembre... 1940

Publié le 11 Novembre 2015

11 novembre... 1940

En ce 11 novembre 2015, Hollande et Sarkozy s’apprêtent à célébrer bras dessus-bras dessous la guerre « patriotique » de 1914-18 dont le but était, nous dit-on, de « défendre la liberté » en alliance… avec le tsar !

En réalité, et quel qu’ait été le courage des Poilus envoyés à la boucherie (et dont le sacrifice fut noble puisqu’ils croyaient réellement défendre la France), la « Grande Guerre » fut une immonde boucherie dont le but était le repartage du monde et de l’Europe entre l’impérialisme austro-allemand et les puissances de l’Entente : en font foi les traités secrets entre l’Angleterre, la Russie et la France, ces traités que publia Lénine en novembre 1917, quand la Révolution prolétarienne vint porter un coup fatal à l’engrenage exterminateur de la guerre mondiale.

Mais il y a un autre 11 novembre dont on parle fort peu : c’est le 11 novembre 1940 où, principalement à l’appel de l’Union des Étudiants et des Lycéens communistes, une grande manifestation patriotique de la jeunesse se rendit à l’Étoile, drapeau tricolore en tête, pour honorer le Soldat inconnu aux accents de la Marseillaise : c’était sous la botte allemande, la manifestation était évidemment interdite, et les jeunes qui s’y rendaient risquaient leur liberté ou leur peau.

Parmi eux, le jeune Guy Môquet, qui sera d’ailleurs arrêté, avant d’être fusillé par la suite à Chateaubriand. Ce Guy Môquet que diffame odieusement Michel Onfray, l’homme qui trouve désormais des vertus au dialogue avec l’ultra-droite et auquel notre camarade Léon Landini, ancien officier FTP-MOI et Grand Mutilé de Guerre, a répondu de manière cinglante dans le livre Réponse à Michel Onfray, publié chez Delga.

Entre cent exemples, que notre camarade Léon a développés par ailleurs, la manif de l’Étoile et le rôle central qu’y prit l’UECL fournit la preuve du caractère calomnieux des « manuels d’histoire » en usage dans nos collèges. Les écrits de ces « historiens » continuent en effet d’affirmer que les communistes français – qui pourtant combattaient déjà le fascisme sur les champs de bataille d’Espagne au sein des Brigades Internationales (créées par le Komintern)* – n’auraient résisté qu’après l’invasion de l’URSS par Hitler. Alors que le premier appel à la résistance lancé depuis le sol français par le PCF clandestin est l’appel de Charles Tillon daté du 17 juin 1940, l’appel dont on ne parle jamais à notre jeunesse.

Après tout, le but de la grande bourgeoisie au pouvoir, de Sarkozy à Macron et de Fillon à Manuel Valls, n’est-il pas de « démanteler le programme du CNR », comme y appelait froidement le grand patron Denis Kessler dans un éditorial tristement fameux de 2007 ? N’est-il pas de liquider la Nation et ses acquis, largement issus des sacrifices des communistes français, pour lui substituer l’ « Union transatlantique » et les « États-Unis d’Europe » sous tutelle berlinoise ?

On comprend d’ailleurs pourquoi l’actuelle « réconciliation franco-allemande » (en fait la vassalisation de la France par l’Allemagne à l’initiative du grand patronat « français ») ne vaut guère plus cher que la guerre impérialiste franco-allemande de 1914 ou que la « Kollaboration » hitléro-pétainiste de 1940 : sous des formes diverses selon les conjonctures historiques, il s’agit à chaque fois de projets impérialistes tournés contre le monde du travail, contre les peuples, contre la nation française (mais aussi, en réalité, allemande), contre la paix mondiale que la « Grande Europe » actuelle, intégrée à l’OTAN et pilotée depuis Washington, menace à nouveau très directement quand elle soutient le régime pro-nazi et belliqueusement russophobe au pouvoir à Kiev.

Plus que jamais il nous faut donc dénoncer le négationnisme anticommuniste qui s’est encore déchaîné ces jours-ci avec l’émission « Apocalypse Staline », à laquelle Annie Lacroix-Riz a dignement répondu à l’invitation du PRCF.

Il faut faire lire largement le livre de Léon Landini Réponse à Michel Onfray.

Il faut faire savoir partout que les communistes ont été le cœur de la résistance patriotique armée sur le sol national, même si eux n’ont jamais nié l’apport d’autres forces.

Il faut montrer aux jeunes générations que l’objectif de ces campagnes de déformation de la vérité historique vise moins le passé que le présent et le futur de notre jeunesse que l’on veut priver des conquêtes essentielles pour lesquelles sont morts les patriotes, communistes et non communistes, et qui ont nom indépendance nationale, Sécurité sociale, retraites par répartition, nationalisations, statuts, conventions collectives.

Comme le dit Léon Landini, la mémoire vaut moins pour le souvenir que pour l’avenir : et c’est pourquoi, tant qu’il y aura une classe dominante intéressée à mentir pour défendre ses privilèges, il n’y aura pas de mémoire sans lutte… ni de lutte sans mémoire.

Georges Gastaud,

fils de Résistant gaulliste, auteur de Patriotisme et Internationalisme.

*dans la mise en place desquels joua un grand rôle Jean Hemmen, père de notre camarade Jean-Pierre, vice-président du PRCF. Jean Hemmen, ce résistant d’avant l’aube, fut fusillé au Mont-Valérien puisque tout naturellement, il avait continué sa résistance antifasciste « espagnole » sur le sol de la France, son pays occupé. Et c’est aux descendants de tels hommes que les piteux descendants de la bourgeoisie et de la social-démocratie (le PS vota les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 !) osent contester le titre de patriotes ?

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #France

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