Faire de 2006 une année de résistance populaire et de contre-offensive populaire !

Publié le 4 Janvier 2006

 

Faire de 2006 une année de résistance populaire et de contre-offensive populaire !

 

Le PRCF forme pour tous les travailleurs, tous les communistes et tous les démocrates, ses voeux de santé, d’épanouissement personnel et d’engagement solidaire pour changer en profondeur cette société malade.

Mais rien ne sert de jouer les autruches : le contexte politique actuel est fort préoccupant :

Sur le plan international, la re-mondialisation du capitalisme consécutive à l’implosion du camp socialiste bat son plein ; la politique d’agression des USA et de leurs vassaux se poursuit dans de nombreux pays (Irak, Afghanistan, Yougoslavie…) ; de nouvelles guerres sont en préparation contre les peuples ciblés par l’Etat-gangster de Bush (Syrie, Cuba, etc.). Il est réjouissant dans ce contexte que Cuba socialiste ait réussi à renforcer ses liens avec une Amérique latine de plus en plus orientée à gauche, du Venezuela de Chavez à la Bolivie, où la gauche a remporté les présidentielles.

Sur le plan social, un tsunami patronal ravage notre pays. Privatisation du secteur public, délocalisations et désindustrialisation, baisse du pouvoir d’achat populaire (nombre de patrons souhaitent bonne année à leurs salariés en leur sucrant le treizième mois !), casse des remboursements Sécu, appel de Breton à casser les pensions des retraités, recul de l’indemnisation-chômage, régionalisation de l’Education nationale, contre-réforme de l’Hôpital, etc. ; pendant que 5 millions de personnes chôment (chiffre du PDG F. Dalle !) et que la précarité se généralise (CNE esclavagiste), des salariés pauvres survivent ou meurent dans la rue; mais les dividendes et les stocks-options explosent pour les PDG gavés d’avantages fiscaux indécents et de « parachutes en or » !

Sur le plan économique, l’euro et le pacte de stabilité continuent de plomber la croissance. La prétendue décrue du chômage est un faux semblant dû aux manips statistiques, à l’envol des boulots précaires et à la baisse démographique. La casse du secteur industriel public, la dépendance monétaire de la France et la privatisation du crédit prive le pays des moyens nécessaires pour relancer son industrie sur des bases saines. La pêche artisanale, la petite et moyenne agriculture sont gravement menacées par les tractations entre l’UE et l’OMC du « socialiste » Lamy.

Sur le plan institutionnel, le démontage de l’indépendance nationale et des fondements républicains de la nation se poursuivent au mépris du vote du 29 mai : décentralisation inégalitaire du service public (DDE, SNCF, etc.), contournement de la loi de séparation de l’Etat et des Eglises, mépris pour la nation obligée de quémander auprès de Bruxelles le « droit » de nationaliser la SNCM ou de sauver Hewlett-Packard, etc.

La source de cette offensive réactionnaire est la politique unique, pré-totalitaire, de l’UMP et de son « opposition » social-eurocrate. Bien que les scrutins successifs aient exprimé le rejet populaire des gouvernants UMPS et de l’Europe néo-libérale, les électeurs constatent que le pouvoir s’assoit sur leur vote. Son seul souci est, comme en RFA où le SPD et la CDU s’acoquinent pour imposer le recul social, de continuer ensemble ou alternativement la politique antisociale rejetée par le peuple.

Cela mène à la fascisation de moins en moins rampante de la vie politique : à l’abri de l’état d’urgence et de la loi « anti-terroriste », qui permettent de bâillonner les libertés, les mauvais coups se multiplient contre la démocratie : grèves interdites, répression antisyndicale, décervelage médiatique, monopolisation de la presse par Dassault/Lagardère… Des députés UMP déballent dans Minute leurs fantasmes racistes, colonialistes et homophobes alors que Chirac prétendait stopper Le Pen ! La fascisation va bon train également à l’échelle de l’UE où un projet de loi anticommuniste et révisionniste prétend criminaliser la Révolution d’Octobre et le communisme pour mieux museler l’opposition anticapitaliste… alors que les néo-fascistes siègent dans plusieurs gouvernements de l’UE et dans les Etats baltes, les ex-Waffen SS paradent avec la bénédiction du pouvoir !

Une ambiance crépusculaire analogue par certains aspects à celle des années 30 s’installe en France et en Europe. Cela est rendu possible par l’Euro-France d’en haut, prête à désintégrer son pays pour intégrer l’euro-mondialisation libérale. Cela s’explique aussi par la trahison de la Gauche d’en haut : d’une part, le PS n’a tiré leçon ni du 21 avril 2002 ni du 29 mai 2005 ; il a voté l’état d’urgence, la loi antiterroriste et la loi réhabilitant le colonialisme français ; d’autre part, les ténors du Non de gauche ont gaspillé le 29 mai en cultivant le mensonge de l’Europe sociale et de la « renégociation de la Constitution ». Les directions confédérales inféodés à la C.E.S. ont aussi une lourde responsabilité car depuis le 29 mai elles n’ont rien fait pour construire le tous ensemble. Non seulement Chérèque signe toutes les contre-réformes, mais Thibault n’a rien fait pour « généraliser le mouvement » comme y appelaient les grévistes de la STM et de la SNCM.

Nonobstant les mensonges à répétition de Chirac, la France ouvrière et républicaine est bel et bien menacée de mort par la fascisante politique d’intégration euro-capitaliste. Dans ces conditions, il faut entrer en résistance, et cela non en paroles, mais en pratique. Et tout d’abord, nettoyer au karscher dans nos têtes toutes les idées fascistes, racistes, anti-fonctionnaires, antisyndicalistes, anticommunistes, qui créent un terrain favorable pour la fascisation et l’euro-désintégration du pays. Il faut refuser la criminalisation de Lénine et du communisme ; celle-ci réhabilite mécaniquement le fascisme, démolit toute alternative au capitalisme et fait le lit de la pensée unique. La première expérience socialiste de l’histoire a subi la défaite, comme la Révolution française a fini par succomber sous les coups de la réaction. Il faut tirer les leçons positives et négatives de cette première expérience socialiste. Mais il faut oser dire que depuis la chute de l’URSS, le rapport des forces est mondialement déséquilibré au profit du Capital et au détriment du Travail : osons appeler par son nom cette contre-révolution !

Ensuite, il faut s’émanciper de la Gauche d’en haut et de ses illusions réformistes, anticommunistes et euroconstructives. Le capitalisme actuel, parasitaire, exterminateur et irresponsable, mène l’humanité à sa perte. Quant à l’’U.E. elle n’est pas un cadre neutre qu’il suffirait de « réorienter dans un sens progressiste » mais un nouvel Empire supranational du capital aussi dangereux que l’Empire de Bush pour la paix mondiale et la liberté!

Enfin il faut prendre conscience de notre force à nous les travailleurs, à nous les républicains et les progressistes. Le 29 mai l’a montré, ce pouvoir UMP est illégitime, les Français, et d’abord les ouvriers, les jeunes, les quartiers populaires, rejettent catégoriquement l’Europe supranationale du grand patronat ! C’est pourquoi le peuple de France n’a pas besoin d’une énième expérience d’euro-gauche plurielle comme celle que proposent Hollande et Buffet ; ceux-ci trompent les électeurs lorsqu’ils prétendent changer de cap sans sortir de Maastricht, sans nationaliser les secteurs clés de l’économie, sans rompre avec le grand capital. Le PRCF invite au contraire à faire vivre le syndicalisme de lutte de classe, à se solidariser avec les victimes de la répression, syndicalistes, travailleurs immigrés, jeunes raflés au hasard par Sarkozy. Conformément à l’Appel lancé le 14 juillet 2005 par des militants du PRCF, des Radicaux républicains, des écolos, des militants du MRC et du PT, construisons un Front de Résistance et d’Alternative Populaire (FRAP) pour rompre avec Maastricht, balayer les mesures de fascisation, reconstituer les acquis sociaux et le secteur public, interdire les délocalisations, éliminer la précarité et le chômage de masse, ré-industrialiser le pays, augmenter le pouvoir d’achat, construire une République sociale, fraternelle, souveraine, impulser l’Europe des luttes, construire des traités internationaux respectueux des peuples, remettre à l’ordre du jour la lutte révolutionnaire pour une société débarrassée de l’exploitation de classe.

C’est dans cet esprit que le PRCF prépare sa conférence nationale de janvier : il s’agit d’organiser à l’échelle nationale une force franchement communiste présente partout, organisant les convergences communistes d’action, associant le drapeau rouge internationaliste des ouvriers au drapeau tricolore de la République, portant au présent les fondamentaux du communisme. Le PRCF a joué un rôle politique irremplaçable dans la bataille du Non ouvrier et républicain ; il fut la cheville ouvrière du récent meeting internationaliste pour Cuba socialiste ; il appelle chaque vrai démocrate, chaque vrai révolutionnaire à méditer la première Constitution républicaine de la France qui stipulait, en 1793 : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour les citoyens le plus sacré des droits et le plus inviolable des devoirs ».

Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté : l’optimisme ne consiste pas à se voiler la face mais à s’organiser pour lutter. Le PRCF invite donc ceux qui veulent résister, notamment les jeunes, à rejoindre son indispensable combat.

Pour le PRCF, Jean-Pierre Hemmen, président-délégué, Georges Gastaud, porte-parole national
31 décembre 2005

Anticapitaliste - Internationaliste - Révolutionnaire

 

Publié dans #France

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C
Puisque la politique vous intéresse, pour une vision décapante de  l'actualité : rendez vous sur LibreCours !
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