A propos de la Mort de M. Papon

Publié le 22 Février 2007

                                                                                       MORT D’UN FASCISTE

 

 

 

Il est mort à 96 ans, de vieillesse, entouré par les siens, comme un bon vieillard.

 

Papon qui organisa l’envoi vers les camps de la mort de 1560 juifs de Gironde, hommes, femmes, vieillards, enfants, parqués dans des wagons à bestiaux comme des animaux, Papon le complice des nazis assassins, jugé et condamné (insuffisamment) pour ses crimes, est mort libre ! Honte à jamais à ceux qui autorisèrent sa sortie de prison !

 

Cet exécuteur zélé de la politique pétainiste a connu le parcours exemplaire d’un serviteur du capital issu lui-même de la haute bourgeoisie, dont la motivation essentielle, l’ambition mise à part, fut la haine des travailleurs et surtout des communistes.

 


Il est entré dans la haute administration sous la 3° République, mais dès l’armistice conclu avec l’Allemagne hitlérienne, il se met au service du régime de Vichy.

 

En 1942, il est nommé Secrétaire Général de la Préfecture de Gironde, en ZONE OCCUPEE, c'est-à-dire sous autorité nazie. Il a dans ses fonctions le service des questions juives, chargé du recensement, de l’arrestation et de l’envoi des juifs de la région bordelaise vers Drancy et les camps d’extermination. Mais ses fonctions sont aussi d’organiser la répression contre la Résistance et sa composante la plus dynamique, les communistes.

 

En Gironde, la « résistance gaulliste », pour assurer l’avenir de la haute bourgeoisie régionale, a négocié des accords avec les nazis et la gestapo au nom de son anticommunisme viscéral. Cela explique pourquoi le criminel de guerre Papon fut maintenu dans ses fonctions de Secrétaire Général de la Préfecture de Gironde, sur ordre de de Gaulle qui connaissait parfaitement son passé mais pour qui : « l’autorité de l’Etat est si sacrée, le péril constitué par les communistes si intolérable, qu’il est disposé à accepter sans trop de problème de conscience des hommes qui ont pu, un moment assez long, travailler pour le compte de Vichy » (Eric Roussel).

 

Papon est même nommé préfet des Landes en 1945 ; préfet de Corse en 1947, puis préfet de Constantine (Algérie) en 1949. En 1951 il devient secrétaire général de la Préfecture de police de Paris. En 1954 il est nommé au Maroc comme secrétaire général du protectorat ou il organise la répression contre les nationalistes marocains, puis en 1956 on le retrouve préfet de Constantine en pleine guerre d’Algérie.

 

le 17 octobre 1961
En avril 1958, Papon est nommé préfet de police de Paris ; à ce poste stratégique il joue un rôle important au moment du coup de force du 13 mai. Il participe aux réunions gaullistes des comploteurs qui préparent le retour au pouvoir de de Gaulle. Et bien sûr après le coup réussi, il conserve son poste. Le gouvernement gaulliste lui donne carte blanche ( il a acquis une telle expérience de 1942 à 1944, puis au Maroc et en Algérie…) pour maintenir l’ordre dans les rues de Paris contre les patriotes algériens. C’est ainsi que le 17 octobre 1961 lors d’une marche silencieuse organisée par le FLN , la police à ses ordres massacre de sang froid plus de 200 algériens. Le 8 février 1962 une manifestation contre les assassins de l’OAS, est violemment réprimé par la police aux ordres de Papon, sous directives de de Gaulle, huit manifestants tous communistes dont un jeune de 16 ans sont massacrés, un neuvième meurt des suites de ses blessures.

 

Plaque commémorative au métro Charonne
Sous le talon de fer du capital, les fonctions sont interchangeables, en 1967 Papon quitte la préfecture de police et est nommé par le gouvernement président de Sud Aviation. A l’automne 1968, il devient député UNR du Cher, puis trésorier de l’UNR avec le soutien de de Gaulle.

 

De 1978 à 1981, il est ministre du Budget dans des gouvernements Raymond Barre ( tiens, un autre vichyste). La fidélité ça se paie !

 

Cette partie de sa carrière, de 1944 à 1983, la plus longue, a été très peu mise en lumière et ça s’explique.

 


Ce ne sera qu’en 1983 qu’il sera inculpé de crimes contre l’humanité, mais curieusement, il faudra attendre 1997 pour que débute son procès. Il aura tout au long de celui-ci une attitude arrogante sans un mot de remord pour ses crimes.

 

On connaît la suite condamné à 10 ans de réclusion criminelle et à l’indignité nationale, l’assassin fasciste Papon est libéré au bout de 3 ans pour « raisons de santé ». La complicité de classe a joué à fond.

 


Un fasciste est mort ; son rôle d’assassin ne s’est pas « limité » à la période 1942-1944, toute sa vie démontre ce dont est capable la bourgeoisie

 

 quand elle sent sa domination menacée.

 

 

Rédigé par PRCF

Publié dans #France

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