Compte rendu de la conférence-débat du 27 novembre

Publié le 28 Novembre 2012

JACQUES NIKONOFF A GRENOBLE :

«SORTIR DE L'EURO ET DE L'UE, LE SEUL MOYEN D'OUVRIR UNE PERSPECTIVE POLITIQUE PROGRESSISTE POUR LES PAYS DE LA ZONE EURO».

 

 

 

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Invité par le M'pep et le PRCF  de l'Isère Jacques Nikonoff a fait, devant une cinquantaine de personnes, un exposé rigoureux, éclairant et implacable sur les responsabilité de l'euro et de l'UE dans la mise en œuvre d'une politique qui aboutit à l'austérité à perpétuité pour les peuples.

Le thème de la conférence du mardi 27 novembre était « La Grèce doit-elle sortir de l'euro ? ».

 

Après avoir fait l'historique des événements qui ont abouti à l'actuelle catastrophe pour le peuple grec Jacques a précisé combien la responsabilité des gouvernements des pays de l'Europe et de l'UE est engagée dans la libéralisation du système économique, la dérégulation financière et la spéculation qui en est une des conséquences et dont les banques ont profité.

 

En Grèce l'industrie et l'agriculture toutes deux insuffisamment développées, la corruption, , un système fiscal inopérant, des niches pour les hauts revenus(armateurs, église...), tout ces éléments ne préparaient pas l'entrée du pays dans l'UE. Les tensions avec la Turquie grevait le budget grec: 4% de son PIB allait à l'armement (contre 2,9 en France ou en Grande-Bretagne) et faisait de la Grèce le deuxième et troisième marché d'exportation d'armes pour la France et l'Allemagne...

 

Au cœur de la spéculation le système des CDS, un système d’assurances  pour ceux qui prêtent alors qu'il n'y a pas de risque réel de défaut de la Grèce: «un système qui consisterait à prendre un contrat d'assurances anti-incendie sur la maison d'un voisin et donc d'avoir intérêt à y mettre le feu» avait résumé Georges Papandréou, ce qui ne l'empêchera pas de se soumettre au système.

 

Contrairement aux idées reçues médiatiques ce n'est pas un problème de finances publiques qui a mis la Grèce en grave difficulté mais le fait qu'elle n'avait pas le niveau de développement économique pour supporter la concurrence des autres pays de l'UE.

 

Quelle perspective face aux souffrances sans fin du peuple grec torturé par les plans d'austérité successifs  de la «Troïka»?

Réponse catégorique de Jacques Nikonoff: sortir de l'euro et de l'UE.

 

Refuser les mémorandums c'est sortir de l'UE et de sa monnaie, inéluctablement. Puis retour à la Drachme, nationalisation de tout le système bancaire, une Banque Centrale qui prête sans intérêt ou même sans remboursement à l’État grec. Certes il faut dévaluer la Drachme de 50% par rapport à l'euro et cela entraîne une hausse des prix mais l'échelle mobile des salaires et des prix qu'il faudrait rétablir, garantirait le pouvoir d'achat de la population. Il faudrait réduire les importations, développer l'agriculture et l'industrie grecques. Certes rien de «facile» mais une vraie perspective pour sortir d'un trou sans fin qui détruit le peuple grec.

 

Mais un des obstacles à cette option progressiste c'est le positionnement des gauches européennes qui refusent de désigner clairement l'ennemi: l'UE et son euro. Sociaux-démocrates et leurs satellites du PGE entretiennent le mythe d'une UE « sociale » alors que chaque jour démontre le mensonge d'une telle possibilité. Poser et travailler à une perspective unificatrice des luttes, en disant hors de l'euro! Hors de l'UE! C'est ce que font le M'pep et le PRCF.

 

Répondant ensuite aux questions de la salle J. Nikonoff fit un sort à ceux qui tentent de confondre le positionnement progressiste sur l'UE avec celui du FN en démontrant que les conditions que ce parti met à le sortie «concertée» de l'UE prouve en fait qu'il se met en situation de ne jamais le faire! Jacques montre combien les positionnements du Front de Gauche ou de l'extrême-gauche européiste bloque les perspectives  et n'a pas de prise dans les classes populaires en particulier car les masses comprennent que c'est le système qui est en cause. Il faut démanteler l'UE c'est le seul moyen d'arrêter ces plans d’austérité catastrophiques qui frappent tous les peuples d'Europe et de briser l'inquiétante progression de l'extrême-droite qui est le résultat direct de la politique de l'UE.

 

Antoine Manessis, du PRCF, a conclu cette soirée en soulignant la perspective d'un nouveau CNR autour de trois axes : sortie de l'euro et de l'UE rétablissant la souveraineté du peuple et l'indépendance de la nation, contenu social avancé, avec en premier lieu la démolition des contre-réformes sarkozystes et désormais hollandaises et enfin un antifascisme radical.

 

Soulignant encore la nécessité de ne pas confondre supranational et internationalisme, de se souvenir des propos du marxiste irlandais James Connolly : «La cause de l'Irlande est la cause de travail, la cause du travail est la cause de l'Irlande», le responsable du PRCF a remercié les participants à la conférence-débat malgré une météo européiste et Jacques Nikonoff pour son éclairage, terme tout à fait adapté car Jacques a éclairé le situation et les perspectives politiques progressistes que portent ensemble et chacune à sa façon, nos deux organisations.

 

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #Infos Locales

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