Sur la diabolisation de Jean-Luc Mélenchon - analyse du PRCF

Publié le 19 Octobre 2017

Diabolisation de Jean-Luc Mélenchon, criminalisation du combat de classe et révolutionnaire : ça suffit !

Par Georges Gastaud et Antoine Manessis, Pôle de Renaissance Communiste en France.

14.10.2017.

 


 

En toute occasion désormais, Jean-Luc Mélenchon est stigmatisé par les grands médias publics et privés pour ses supposés « dérapages » et sa prétendue « violence verbale ».


 

La paille et la poutre…


 

Les « journalistes » qui s’acharnent sur le chef de file de la France insoumise feraient mieux de dénoncer la poutre dans l’œil des puissants qu’ils servent, que de chercher sans cesse la paille dans l’œil de JLM. Quand celui-ci rappelle, en réponse aux propos méprisants de Macron, que « la rue » a imposé toutes les conquêtes sociales, c’est là une vérité historique dont peuvent témoigner tous ceux qui ont activement participé au combats de 1936 ou de mai-juin 68. Sans parler des journées révolutionnaires de 1789/94, des Trois Glorieuses, de 1848, de la Commune de Paris, des grandes grèves minières de 1941, 1948 et 1962…

Quand, faisant allusion à l’insurrection populaire parisienne de 1944, JLM affirme que « la rue » a permis de chasser les nazis, c’est une autre vérité historique dont répondent entre autres les noms des communistes Henri Rol-Tanguy, Joseph Epstein ou André Tollet. Quand JLM déclare que Valls, l’homme qui a imposé la loi Travail à coups de 49-3 en dépit de l’opposition massive des salariés, est un « social-traître », c’est encore une réalité difficilement niable, puisque cette graine de Jules Moch* a tenté, entre autres manœuvres répressives, d’interdire une manifestation intersyndicale en juin 2016.


 

De la violence symbolique, et pas seulement, de Macron-MEDEF


 

Est autrement plus grave, que les ainsi-dits « dérapages » reprochés à Mélenchon, le fait qu’un président de la République en exercice traite sans cesse ses concitoyens mal-pensants de « fainéants », de « gens de rien », de « cyniques », d’ « extrêmes », de « fouteurs de bordel ». Il est autrement plus grave que ce même individu aille à l’étranger dire que « la France est irréformable », sous-entendu, il faudra donc la changer par la force. Il est autrement plus grave que le même ex-« trader » devenu chef d’État inflige à ses compatriotes, ainsi qu’à tous les francophones du monde, cette violence verbale permanente qu’est l’usage harcelant d’anglicismes incompréhensibles. Leur seul effet est de polluer la langue nationale - que Macron est censé défendre au titre de l’article II de la Constitution -, de snober le peuple des manants et d’inscrire leurs auteurs dans l’ « élite » mondiale euro et américano-formatée.

Ne parlons pas de la violence, non plus seulement « symbolique », mais réelle, que comporte la politique macronienne tout entière au service de l’UE et du MEDEF. Une politique toute entière tournée contre les salariés du privé (notamment contre les ouvriers effectuant des travaux pénibles), contre les fonctionnaires, contre les retraités, contre les locataires de HLM ; mais aussi contre les chômeurs, contre les assurés sociaux et contre les étudiants (baisse des APL, sélection accrue dans le Supérieur en violation du principe faisant du bac le premier grade universitaire)…


 

Dénigrement ou critique franche et loyale ?


 

Cela signifie-t-il que nous, militants franchement communistes, n’aurions aucune critique à adresser à JLM ? Par exemple, le PRCF n’est pas « mouvementiste », il veut reconstruire un parti d’avant-garde agissant dans le cadre d’un large front patriotico-populaire et notre organisation 100 % euro-critique appelle la France à sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Il peut aussi arriver parfois que l’expression de JLM soit plus brillante qu’ajustée, même s’il serait ridicule de ne pas reconnaître les éminentes qualités de tribun, voire d’écrivain, de cet homme politique. Mais cela relève de la critique sereine et cordiale, non du dénigrement systématique qu’opère sur ordre la presse soumise contre le chef de file des Insoumis.

Nous ne saurions rester silencieux quand toute la réaction hurle à l’unisson contre un homme politique qui a surtout eu le tort, dans la dernière période, d’appeler à l’insurrection citoyenne contre le « coup d’État social » et qui a fait aux états-majors syndicaux la proposition quasi sacrilège d’organiser une manif-monstre aux Champs-Elysées pour mettre les travailleurs en situation de contre-offensive globale. Nous-mêmes, PRCF, n’avions cessé de proposer une « manifestation nationale de combat pour appeler à la grève générale interprofessionnelle et au blocage du profit capitaliste » durant les manifestations de 2016 contre la loi Travail-I.

Le pouvoir macronien se fascise à vue d’œil : lois liberticides, quadrillage des médias et d’internet, compagnonnage indécent avec le gouvernement pronazi de Kiev, volonté d’imposer par décret le « drapeau européen » qu’a catégoriquement retoqué le vote populaire du 29 mai 2005, projet de défense européenne et de gouvernement de la zone euro échappant à la souveraineté du peuple français. Il importe de dénoncer l’instrumentation de classe des grands médias pour tenter de briser l’opposition populaire de masse qui se dessine dans notre pays.

 

L’euro-maccarthysme pourrit le climat politique de toute l’Europe


 

Le PRCF appelle en outre les militants de la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon lui-même à condamner plus fortement l’anticommunisme et la chasse aux sorcières européenne qui, dans les ex-pays socialistes satellisés par l’UE/OTAN, tend à interdire les partis communistes tout en réhabilitant insidieusement les nostalgiques du fascisme, du cléricalisme et du Troisième Reich.

Les militants franchement communistes de France ne laisseront pas dénigrer, réprimer ou menacer les composantes non communistes de l’opposition populaire.

À l’inverse, ces composantes se défendront plus efficacement elles-mêmes si elles dénoncent frontalement la campagne anticommuniste permanente - et anti-léniniste, à l’approche du 100ème anniversaire d’Octobre 1917 - qui vise à déstabiliser tout le mouvement progressiste.


 


 

*le ministre « socialiste » SFIO Jules Moch envoya les chars contre les mineurs du Pas-de-Calais en grève en 1948. Bilan : 11 mineurs tués au moins à Lens et environs, des dizaines de milliers de mineurs cégétistes sur liste noire pendant des dizaines d’années, ainsi que de nombreux cheminots, agents EDF, etc.

 

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #France

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