Mexique : un pas en avant. Victoire historique d'Andres Lopez Obrador

Publié le 3 Juillet 2018

Communiqué de la Commission internationale du PRCF         

02/07/2018

 

 

La victoire d’ Andrés Manuel Lopez Obrador est incontestablement un signal donné par le peuple mexicain qui exprime ainsi son désir de changement social et politique.
Le Mexique est en effet engoncé dans une profonde crise due aux inégalités sociales abyssales, à une corruption et une criminalité qui trouvent leur cause dans la fusion entre le grand capital, le personnel politique et la grande criminalité.
“Pauvre Mexique,trop loin de Dieu et trop prêt des Etats-Unis” c’est au nom de cette maxime que les gouvernements mexicains successifs ce sont comportés en vassaux des Etats-Unis.

López Obrador  se définit «ni chaviste ni trumpiste». Ce qui est source d’interrogation pour les plus progressistes du front qui a porté Obrador au pouvoir. Le sort de Dlima Roussef, Michèle Bachelet démontre que le modérantisme est le plus court chemin vers l’échec.


Reste des dossiers difficiles comme celui de la migration vers les Etats-Unis des Mexicaines et mexicains chassés de chez eux par la misère, la négociation de l’ ALENA le traité de libre-échange qui lie depuis 1994 Mexique, Etats-Unis et Canada et que Trump veut modifier ou quitter car le grand capital yankee délocalise au Mexique et que des emplois industriels sont détruits aux Etats-Unis. Trump veut le beurre et l’argent du beurre: les profits pour les capitalistes yankee et les emplois industriels. Mais cela s’inscrit dans un cadre d’échanges économiques qui dépassent cette seule question.En cas d’annulation de l’ ALENA, le Mexique pourrait entrer en récession et un tel scénario pourrait entraîner à terme une baisse de 2,7 % du PIB. Le FMI a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance à 1,7 % pour 2017. Sans oublier que 6 à 8 millions d’emplois mexicains (directs et indirects) dépendent de l’ ALENA, dans un pays où la moitié de la population est pauvre.

Côté américain, 5 millions d’emplois directs, le double en emplois indirects, seraient en jeu. Certains secteurs, comme celui des producteurs de soja, qui ont quintuplé leurs exportations vers le Mexique depuis 1993, s’inquiètent des tensions entre les deux pays. Le principal risque pour les Etats-Unis serait d’augmenter le prix d’un certain nombre de biens, comme les automobiles, au détriment du consommateur américain…

Bref sans rupture franche avec les règles de la mondialisation capitaliste la marge de manœuvre du nouveau président mexicain reste très faible.

Reste qu’un espoir est né et que l’intervention populaire aidant, les communistes mexicains au premier rang, les choses peuvent réellement changer. Obrador a écrit:” Le Mexique n’est ni une colonie ni le protectorat d’une puissance étrangère. En toutes circonstances, nous affirmerons notre droit à la souveraineté face à la Maison Blanche, quel qu’en soit le locataire”. Une telle position patriotique si elle est accompagnée d’actions politiques en cohérence avec cette affirmation et d’une politique sociale ambitieuse peut être le levier d’un processus de transformation démocratique de ce grand pays.

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #International

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