Mélancolie ouvrière sur Arte vendredi 24 août

Publié le 24 Août 2018

Annonce du PRCF - ISÈRE
 

 

 
Vendredi  soir sur Arte à 20h 55
Mélancolie ouvrière
Un film de G. Mordillat sur Lucie Baud. 
Une militante syndicaliste exceptionnelle de l'Isère. 
 
Nous espérons que le film rendra toute sa grandeur à cette femme remarquable. 
Si vous ne la connaissez pas, c'est l'occasion.
 
Brève bio (Wikipédia)

Lucie Baud, née Lucie Marie Martin, devient ouvrière tisseuse de soie à l'âge de 12 ans, dans une usine textile de Péage-de-Vizille, pas très loin de chez elle. Elle se marie à 21 ans, le 14 octobre 1891, avec Pierre Jean Baud, de vingt ans son aîné, garde-champêtre de Vizille. Trois enfants naissent : Alexandrine (1892-1959), Pierre Auguste (1897-1898) et Marguerite (1900-1922); Lucie Baud continue de travailler en usine.

Elle est veuve à 32 ans, avec deux enfants à charge, devant quitter son logement de fonction. Quatre mois après le décès de son mari, elle fonde en 1902 le Syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille, dont elle devient secrétaire. Ce syndicat tenta de s'opposer à la diminution des salaires due à la mécanisation des techniques de tissage de la soie.

En août 1904 elle est la seule femme à participer en tant que déléguée syndicale au 6e congrès national de l'industrie textile à Reins. Sa présence est saluée mais on ne lui donne pas la parole.

En 1905 elle déclenche la grève à l'usine Duplan de Vizille; la grève s'étend à d'autres usines et dure 104 jours. Les tisseuses de soie protestaient notamment contre des cadences de travail de douze heures par jour. Les apprenties étaient au travail dès l'âge de douze ans. Les commerçants, d'abord hostiles à ce mouvement, ont ensuite soutenu les quelque 200 grévistes, notamment en les nourrissant.

Licenciée elle est contrainte à quitter la commune de Vizille elle s'embauche à Voiron à 30 km de là. Elle joua à nouveau un rôle de premier plan dans la grève de 1906, enrôlant les ouvrières italiennes. Mais la grève dite du 1° mai est un échec et elle est à nouveau renvoyée. Découragée, elle fait, en septembre 1906, une tentative de suicide qui la défigure.

Elle déménage à nouveau et s'installe à Tullins où elle meurt à l'âge de 43 ans, en 1913.

Son rôle syndical aurait été oublié sans son témoignage  repris intégralement et présenté par Michelle Perrot dans Le Mouvement Social d'octobre-décembre 1978 (no 105).

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #France, #Infos Locales

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