Mélenchon à Grenoble...
Publié le 28 Août 2011
MELENCHON A GRENOBLE.
Du monde dans les travées de la Halle Clémenceau ce 28 aout à Grenoble. Incontestablement. Surtout pour un dimanche matin d’août.
Mais pour écouter quoi ?
Un discours platement réformiste.
Pas une seule fois, pas une seule, la question de la propriété des grands moyens de production et d’échange n’a été posée. Certes, il a été question de partage des richesses, d’imposition du Capital au même niveau que le Travail (sic), de refus de la forme néolibérale du capitalisme, de juguler le capitalisme....jamais il n’a été question de détruire le capitalisme, jamais, pas une seule et unique fois, le mot socialisme n’a été prononcé.
Sans perspective autre qu’une domestication du capitalisme, sans autre perspective que la soi-disant Europe sociale (ce qui revient au même), ce mensonge auquel ne croit plus un ouvrier conscient. Comment les chefs du Front de Gauche peuvent ils espérer mobiliser des ouvriers, des employés, les masses populaires qui haïssent-avec raison, ô combien !- l’UE, son Euro de malheur et qui ont compris que l’UE, pas plus que le capitalisme, ne peuvent être transformés en leur contraire et qu’il faut les détruire pour les remplacer par autre chose, une autre chose qui porte un nom, interdit semble-t-il à ce meeting, le socialisme.
Le socialisme conçu non comme une baguette magique mais comme un processus politique et économique visant à exproprier les expropriateurs.
Les classiques du marxisme nous ont appris-et l’expérience concrète aussi- que la différence entre réformistes et révolutionnaires se situait là : poser ou ne pas poser la question de la propriété.
J.L Mélenchon, Pierre Laurent et les ténors du FG, avec de mâles accents, promettent de taxer les banques....mais pas un seul ne dit qu’il faut les socialiser.
On promet même une fiscalité « juste » qui taxerait les revenus du capital, obtenus en exploitant le travail, comme ceux du travail ! Jamais d’allusion à une organisation de la société qui permettrait d’en finir avec l’exploitation.
Platement réformiste. On peut s’y attendre d’un réformiste assumé comme Mélenchon mais quid du PCF ? Ce parti, jadis communiste, n’est plus qu’un parti réformiste ayant renié tout ce qui faisait de lui le parti de la classe ouvrière, du peuple et de la nation. Car que veut dire « l’Europe sociale »sinon l’abandon pur et simple de la souveraineté populaire-nationale ? Que veut dire la défense de l’Euro qui est un outil de cette dépossession de la souveraineté des peuples d’Europe ?
Dans ces conditions, les mâles attaques de Mélenchon contre Hollande, si justifiées qu’elles soient (car ce monsieur ne promet en effet rien d’autre qu’une austérité de gauche ( !) impliquant l’acceptation des 30 mille suppressions de postes supplémentaires prévues dans la fonction publique en 2012), ne sont qu’un rideau de fumée. Qui peut sérieusement douter qu’avec une telle politique, Mélenchon et le PCF officiel ne s’inscriront d’une manière ou d’une autre dans un gouvernement de la « gauche » maastrichtienne appliquant en France une politique à la Zapatero ou à la Papandréou ?
Dire cela, ce n’est nullement négliger la nécessité de consolider un pôle de résistance sociale et républicaine à la gauche du PS : au contraire, c’est mettre en garde les travailleurs : si on laisse ces gens-là nous mener en bateau de nouveau, non seulement le duo UMPS/FN a un boulevard devant lui aux présidentielles, non seulement Sarkozy pourra compter sur l’abstention massive des électeurs ouvriers, mais une telle « gauche » au pouvoir aura tôt fait, en écoeurant de nouveau l’électorat populaire, de ramener au pouvoir Sarkozy ET Marine Le Pen, qui n’attendent qu’une occasion pour se retrouver officiellement.
Mais il faut bien reconnaître que nous eûmes un sujet de satisfaction lors de ce meeting : voire les militants du PCOF, qui il y a peu, traitaient le PRCF de « sociaux-chauvins », mêler leurs drapeaux au réformisme : qui a dit qu’opportunistes de droite et de gauche se rejoignaient ? Un dénommé Lénine....
AM
28 août 2011