Quand l'ouvrier Mathieu...
Publié le 31 Octobre 2009
Quand l’ouvrier Mathieu cloue le bec des « grands intellectuels » J.Attali et N.Baverez.
(à propos de l'émission "Vous aurez le dernier mot", du vendredi 30 octobre 2009)
Un débat à la télé. Vendredi dernier. Assez tard, comme il se doit quand l’objectif des télés privées et publiques est de vendre du cerveau à Coca Cola.
Ceci dit le débat était bien « bordé » : un jeune comédien bien sympa, une jeune femme qui, sortie d’HEC, était assez lucide pour constater que les licenciements étaient un véritable réflexe pavlovien chez les patrons, mais dont on se demandait un peu ce qu’ils faisaient là.
Et puis deux « pointures » : Attali et Baverez, deux phares de la pensée contemporaine. Un pour la droite, Baverez, l’autre pour la gauche, Attali.
Enfin Xavier Mathieu, ouvrier, militant syndical de la CGT chez les Conti. , licencié et condamné par un tribunal pour le geste de colère des travailleurs dans une sous-préfecture.
Le débat avait pour thème « les économistes » ...prétexte pour montrer au bon peuple encore devant son écran, combien grands et sages, les compétents économistes de gauche et de droite, lucides et brillants, mettaient le cap vers la moralisation, la régulation du capitalisme qui, une fois débarrassé de ses scories, était bien le seul système social souhaitable et possible.
Débat animé par F.O Gisberg, sarkozien bon teint, passé du Nouvel Obs. au Figaro, un itinéraire somme toute assez classique chez ces gens-là....
Et puis soudain lorsque Mathieu pris la parole un vent de liberté et de vérité souffla sur ce qui devait être une leçon de choses libérale-sociale (ou sociale-libérale) et les petites arguties des agents stipendiés du capital s’envolèrent. En mots simples mais venant de l’expérience concrète des travailleurs de ce qu’est le capitalisme et son exploitation, les paroles vraies de Mathieu pilonnaient les tenants du capitalisme et.... du microcrédit (sic !).
Déstabilisés, incapables de riposter sur le terrain rationnel, ces petits marquis eurent vite fait de jeter le masque, l’un condamnant l’extrémisme et l’autre ordonnant à Mathieu de respecter la démocratie.
En vain. Car l’ouvrier, armé de sa conscience de classe, eut vite fait de renvoyer les duettistes à leurs chères études.... Quelle démocratie pour les millions de chômeurs, quelle démocratie pour les morts de faim des pays du Sud ? Et non, il ne faut rien attendre du capitalisme, et si l’exigence du temps était la révolution ? La réaction de la salle qui saluait chaque intervention de Mathieu faisait plaisir à voir.
A la fin FOG présente les ouvrages des invités. Mathieu dit « et moi j’ai perdu mon travail et je suis dans la merde » sous les applaudissements solidaires du public.
Qui a dit que la classe ouvrière était la classe révolutionnaire ?
A.M