Sacré dimanche...
Publié le 4 Octobre 2013
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Une vaste campagne, relayée par les médias, s'attaque au repos dominical.
L'argument principal porté par le patronat, ses médias, les Guignols de l'info de Canal + (parfois mieux inspirés), par l'éditorialiste-dessinateur Plantu du Monde, (qui se spécialise dans la caricature anti-ouvrière) ou par des salariés payés par leurs patrons, est que refuser le travail le dimanche est une atteinte à la liberté.
Les feux rouges aussi, l'interdiction du vol, du viol, du crime aussi sont des atteintes à la liberté conçue comme la possibilité de faire ce qu' « on » veut. Mais qui est ce « on »?
Qui ne comprend pas que le liberté c'est justement la conquête de droits collectifs acquis par la lutte des travailleurs et que cette liberté-là est opposée à celle du patron d'exploiter sans limites ?
Car ce « on » n'est pas un ensemble ayant les mêmes intérêts, c'est soit le capital, soit le travail. Il n'y a pas de liberté pour l'un s'il y a liberté pour l'autre. S'il y a liberté pour le renard, il n'y en a pas pour les poules.
Or dans le rapport de forces entre salariés et patrons il n'y a pas égalité: le propriétaire de l'usine, de la grande surface est en situation de force par rapport à l'ouvrier ou à la caissière. Donc il y a lutte. Lutte des classes. Et à partir de cette lutte il y a des compromis qui se traduisent dans la loi qui est l'expression de ce rapport des forces.
Quand le rapport des forces changent, et avec 5 millions de chômeurs il change favorablement pour les capitalistes, ceux-ci tentent de modifier la loi en leur faveur.
Pouvoir faire travailler les salariés le dimanche, la nuit, plus longtemps (casse des retraites); voilà le projet du patronat et des politiciens à son service.
Le repos du dimanche est une conquête sociale est donc une liberté de plus pour le monde du travail. Il n'en a pas été toujours ainsi. Par exemple ce n'est qu'au XXe siècle que progressivement la loi a régulé le travail des enfants et ce n'est que la loi de 1906 qui établit le repos dominical. Loi qui ne sera d'ailleurs appliquée que progressivement et surtout après le Première Guerre mondiale, les capitalistes obtenant facilement des dérogations de la part des Préfets...
Que des travailleurs dont le salaire réel est en berne, dont le pouvoir d'achat baisse, soient amenés à travailler le dimanche, rien d'étonnant. Mais il y a en Inde ou au Bangladesh des « volontaires » qui ont la « liberté » de vendre leurs organes.
Où le capitalisme va-t-il s’arrêter si nous ne l’arrêtons pas ?