Brésil: Macron, l'UE et Trump, vassaux et suzerain, saluent la victoire fasciste !

Publié le 30 Octobre 2018

 

 
Déclaration de la Commission internationale du PRCF      
29/10/2018
 
Emmanuel Macron a félicité lundi le président fasciste brésilien Jair Bolsonaro et a affirmé sa volonté de poursuivre sa coopération avec ce pays "dans le respect  des principes démocratiques" . Macron est l'un des premiers dirigeants étrangers à réagir. Avant lui, Trump a appelé dimanche soir Jair Bolsonaro pour le féliciter. Macron félicite Jair Bolsonaro, élu par le peuple brésilien à la présidence. "La France et le Brésil entretiennent un partenariat stratégique noué autour des valeurs communes de respect et de promotion des principes démocratiques."  ajoute Macron.
Notons que lors de son discours de politique étrangère devant les ambassadeurs français réunis à Paris, Macron avait qualifié de "dictature"  le gouvernement du président Nicolas Maduro au Venezuela ajoutant même "Nos concitoyens ne comprennent pas comment certains ont pu être aussi complaisants avec le régime qui est en train de se mettre en place au Venezuela". Or :
Maduro venait d' élu avec 67,8 % des voix.
Bolsonaro est élu avec 55% des voix soit 57 millions de suffrages
son adversaire du PT Haddad obtient 47 millions de suffrages
et il y a 40 millions d'abstention (alors que le vote est obligatoire au Brésil)
De plus les 40 millions de Brésiliennes et Brésiliens qui se sont abstenus sont, selon tous les spécialistes, des électeurs de gauche écœurés par la politique "pro-buisness" du PT comme dirait Macron et ses boys.
On attend toujours le moindre doute de Macron sur les convictions démocratiques de Bolsonaro....
 
Quant à l’inénarrable président américain Trump il a été le premier à téléphoner à Bolsonaro pour le féliciter et exploser de joie sans aucun doute après l'élection d'un démocrate patenté comme le président élu brésilien qui promet aux "rouges" l'exil ou la prison.
Trump avait lui aussi imposé des sanctions extrêmement dures au Venezuela bolivarien, les premières frappant le pays en tant que tel, visant à restreindre l'accès aux capitaux étrangers dont il a un besoin crucial pour éviter un défaut de paiement. Le texte prévoit en particulier l'interdiction d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou la compagnie pétrolière nationale PDVSA."Ces mesures ont été soigneusement calibrées pour priver la dictature Maduro d'une source cruciale de financement", avait souligné la Maison Blanche.
 
Mais qu'attendre de Macron ou Trump qui sont des soutiens inconditionnels du régime obscurantiste et terroriste d' Arabie Saoudite ? Qu'attendre de ces deux présidents illégitimes (voire les conditions de leur élection et leurs actions car détruire la République, violer la souveraineté du peuple, guerroyer de partout pour défendre les intérêts du grand capital est illégitime !)) qui ne sont que les marionnettes l'un de Wall-Street, l'autre de l' UE.
 
Quant à Le Pen et son FN/RN elle ne peut cacher sa joie : un fasciste de plus a gagné :
"Bonne chance au nouveau président Bolsonaro qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique très compromise du Brésil ". Selon elle, " les Brésiliens viennent de sanctionner la corruption généralisée et la terrifiante criminalité qui ont prospéré sous les gouvernements d'extrême gauche ". Salvini a dit de son côté "Au Brésil aussi les citoyens ont chassé la gauche !"  De ce côté là donc aucune surprise. Qui se ressemble se soutient.
 
 "Honte à tous les minables qui ont tout fait pour fracasser Lula et ont fait la courte échelle à l'extrême droite ", a lancé Ian Brossat, tête de liste "communiste tendance Hidalgo" pour les européennes.Sans doute très pris à magouiller une liste commune avec le PS et les Verts, son "analyse" manque de précision : qui sont les "minables" qui ont fait la courte échelle au fascisme sinon le PT et la Droite brésilienne qui ont tellement trahi, tellement servi le grand capital, tellement capitulé devant les Etats-Unis que le peuple des favelas a fini par abandonner le PT. Comme les travailleurs ont abandonné la fausse gauche en France. Comme les travailleurs ont abandonné la fausse gauche en Italie. Comme demain les travailleurs grecs abandonneront la fausse gauche de Tsipras qui n'est plus soutenu que par Brossat et ses amis du PGE. Brossat devrait réfléchir (connaître ?) aux leçons de l'histoire quant aux responsabilités de la droite et de la social-démocratie dans les victoires fascistes.
 
Quant à l' Union Européenne elle a, comme chaque fois, le pompon du cynisme et de la bassesse en déclarant qu'elle  "attend de Bolsonaro qu'il travaille à consolider la démocratie" (sic).
Il est vrai que Juncker, notre spécialiste en optimisation fiscale et accessoirement président de la Commission européenne, a des points communs avec la conception de Bolsonaro de la démocratie puisqu'il considère qu' "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens". On comprend mieux qu'il croit possible que le fascisme brésilien renforce la démocratie telle qu'elle est conçue par l' UE.
En 1933 si l' UE avait existé, elle aurait déclaré "attendre d'Hitler qu'il travaille à consolider la démocratie".
 
Nos camardes du Comité Central du Parti Communiste Brésilien ont lancé un appel au combat anti-fasciste "Organisez la résistance et unissez les forces populaires,démocratiques et patriotiques contre le fascisme!".
Appel que vous pouvez lire ci-dessous..
 
En attendant divers initiatives se mettent en place pour exprimer la solidarité des antifascistes de France au peuple brésilien, le PRCF y contribuera de toutes ses forces.
 
 

 

Communiqué du comité central du PCB (Parti Communiste Brésilien)

" Malgré la croissance ces derniers jours d'une vague démocratique d'opposition à la menace posée par la candidature fasciste, l'élection de Jair Bolsonaro à la présidence de la République a été confirmée. La société brésilienne est confrontée à un nouveau stade de domination capitaliste dans notre pays. Le cycle de la conciliation de classe a été vaincu et une nouvelle phase de la politique brésilienne commence désormais.

Comme l'atteste l'approbation d'un décret présidentiel créant un Groupe de travail national chargé de réprimer les organisations qui "affrontent l'État brésilien et ses institutions", laissant ainsi la voie à la criminalisation généralisée des mouvements sociaux et des organisations de gauche, Temer gouvernait déjà sous les ordres de Bolsonaro.

Les invasions arbitraires d'universités menées par des agents fédéraux et des représentants de la Justice Électorale, combinées à des actions brutales contre la presse de gauche (comme la perquisition du journal Jornal de Fato) et contre les entités qui menaient des assemblées et des activités contre le fascisme, démontrent que nous vivons déjà dans un état d'exception, qui considère qu'une position politique claire en faveur de la libre circulation des idées et des libertés démocratiques est un crime.

La période entre l'annonce du résultat des élections et l'investiture du nouveau dirigeant peut représenter une grave menace pour la classe ouvrière, les femmes, les Noirs et les Noires, les indigènes, les LGBT, les Immigrés, les habitants du Nordeste, les organisations sociales et politiques de gauche, les syndicats, et surtout pour les communistes.

Il existe des risques réels que la haine et la violence déjà employées pendant la campagne électorale et ayant provoqué des agressions physiques et causé plusieurs morts, soient davantage diffusées par les hordes fascistes encouragées par le clan Bolsonaro et ses partisans.

En outre, de nouvelles attaques contre le droit du travail, les services publics, la souveraineté nationale et les droits démocratiques pourront être menées par un gouvernement et un congrès moribonds souhaitant rendre service au nouveau chef.

Le gouvernement Bolsonaro sera un gouvernement fondé sur la conjugaison entre des forces réactionnaires, parmi lesquelles se trouvent des secteurs importants des forces armées, un Congrès plus conservateur que l'actuel et une Justice sous contrôle. Nous avons pu le constater lors de la campagne électorale du second tour, lorsque diverses allégations d'irrégularités et de crimes commis par le candidat victorieux, telles que la "caisse noire" utilisée pour financer un flot de fake news et de propagande fasciste en tout genre sur Whatsapp, ces accusations ont tout simplement été ignorées par les instances suprêmes de la Justice brésilienne.

Nous serons confrontés à un état d'exception institutionnalisée, fortement militarisée, avec le soutien de groupes paramilitaires fascistes et le soutien social obtenu par la propagande idéologique anticommuniste et antidémocratique qui se manifeste dans divers secteurs de la société.

Bolsonaro, pour se faire élire, a construit une base sociale de soutien à ses idées et ses propositions néo-fascistes, appartenant aux couches supérieures de la bourgeoisie et aux classes moyennes.

Grâce à un stratagème mafieux de propagande frauduleuse financée par de grands hommes d'affaires et diffusée par des groupes ultraconservateurs, à la tête de pasteurs sans scrupules d'églises néo-pentecôtistes, il a réussi à répandre l'irrationalité et la haine et à captiver le cœur et l'esprit des couches populaires et de la classe ouvrière. Ils ont réussi à faire croire que le plus grand mal à combattre au Brésil était la corruption du PT, comme si ce parti avait inventé la corruption, phénomène systémique dans le capitalisme, et qui s'était déjà produite à grande échelle, y compris pendant les gouvernements militaires nés du coup d’État de 1964, mais la censure, la terreur et la peur ne permettaient pas à l'époque ni de la rendre publique, ni de la punir.

Le nouveau gouvernement va approfondir les mesures de criminalisation des mouvements sociaux, de l'activisme social et politique de toutes les tendances et de la gauche en particulier. Il va vouloir faire avancer le processus de privatisations de l’État, la subordination aux intérêts de l'impérialisme américain et la livraison de notre richesse nationale, comme l'a annoncé le nouveau président lors de la campagne, en affirmant que " l'Amazonie n'est pas à nous".

S'il met effectivement en œuvre ce qu'il a promis pendant la campagne électorale, Bolsonaro entend accélérer le retrait des droits civils, politiques, sociaux et du travail, détruire le système unifié de santé pour favoriser les grandes entreprises qui gèrent des plans de santé privés, privatiser l'enseignement public, introduire des cours à distance pour l'école primaire, en plus de lancer par la loi le célèbre projet de "l'École sans parti", c'est-à-dire, l'École bâillonnée.

Le fascisme brésilien est en marche, mêlant des caractéristiques du fascisme traditionnel - comme le recours à la violence contre la gauche et le mouvement ouvrier organisé, la haine de la raison, de la culture et du savoir, l'utilisation de symboles et slogans xénophobes, une idéologie ultra conservatrice dans tous les domaines - avec un modèle économique ultralibéral et basé sur les privatisations. Mais ils ne jouent pas seuls. Une grande partie de la population brésilienne a rejeté le vote pour le candidat du PSL.

C'est pourquoi il est nécessaire d'organiser la résistance, qui sera dure et difficile, mais qui tendra à grandir dès que les gens qui ont cru en ce projet réaliseront qu'ils ont été trompés sans scrupules.

Il est nécessaire que toutes les forces populaires et démocratiques s'unissent immédiatement autour de la construction d'un large front antifasciste qui mobilise les différents couches sociales insatisfaites de l'élection de Bolsonaro et celles qui verront leurs droits affectés par les attaques à venir.

Au sein du front démocratique antifasciste (qui doit rassembler des mouvements, partis et entités représentatifs d'un large éventail de forces démocratiques, progressistes et même libérales), et surtout dans les luttes populaires et dans le mouvement syndical et ouvrier, il faut d'abord renforcer l'unité des organisations politiques et sociales anticapitalistes et anti-impérialistes à travers le Brésil. Seule la classe ouvrière organisée vaincra le fascisme ! "

Oser lutter, oser vaincre !

Comité central du Parti communiste brésilien (PCB)

29 octobre 2018

Rédigé par PRCF 38

Publié dans #International, #France

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