Brésil : le fascisme se combat et sera vaincu
Publié le 29 Octobre 2018

Déclaration de la Commission internationale du PRCF
28 octobre 2018
Comme le laissaient entendre les sondages, Bolsonaro, le candidat fasciste du grand capital brésilien et de l'impérialisme étasunien, l'a emporté ce dimanche 28 octobre 2018.
Cette défaite a un cause centrale : la politique de collaboration de classe du Parti des travailleurs (PT) incapable d'apporter au mouvement ouvrier, aux paysans sans terre, à la jeunesse populaire ce qu'ils étaient en droit d'attendre d'un gouvernement progressiste.
Non pas que des gestes positifs ne furent pas accomplis. Mais l'essentiel, la mise en perspective du socialisme dans un processus révolutionnaire, n'a pas été fait.
Le PT réformiste s'est englué dès lors dans des compromissions avec le capital. Le PT en se mettant au service du capital n'a fait que préparer sa propre fin. Les masses se sont logiquement détournées du PT et l'espace politique s'est ouvert pour Bolsonaro et ses bandes fascistes.
D'autant que la droite classique avait engagé un processus de fascisation tant sur le plan socio-économique que politique, avec le coup d'État contre la présidente élue Dilma Rousseff et l'ancien président Lula. Mais sa corruption ne lui permettait pas d'aller au bout de ce processus de réaction sur toute la ligne.
Aussi le patronat brésilien, les grands propriétaires terriens, les marchés financiers, le gouvernement des Etats-Unis, les églises ont fait le choix du fascisme. Fernando Haddad le candidat du PT l'a confirmé : « Une partie significative de l'élite brésilienne a renoncé à la social-démocratie pour le fascisme ». Quel terrible constat qui devrait faire rougir de honte le PT et toute la social-démocratie internationale !
Mais les conséquences désormais sont devant les travailleurs et le peuple brésilien.
Notre première pensée va à nos camarades du Parti Communiste brésilien (PCB).
Notre solidarité leur est acquise à eux qui seront les premiers visés par les fascistes. Mais nous savons que le Parti de Luis Carlos Prestes ou d'Oscar Niemeyer, nous savons que « les cavaliers de l’espérance » que sont nos indomptables camarades feront face comme ils l'ont toujours fait, y compris sous la dictature militaire fasciste de 1964 à 1985.
Nous serons solidaires du mouvement ouvrier, paysan, et étudiant et de toutes les forces progressistes du Brésil.
Mais ce résultat électoral, préparé par la complicité de l’oligarchie brésilienne et internationale, aura aussi des conséquences sur le rapport des forces et la lutte de classes à l'échelle internationale, à commencer par la situation en l'Amérique latine. Les menaces ouvertes proférées par le candidat et son équipe contre le Vénézuéla laissent entendre une accentuation de la pression économico-militaire contre les gouvernements populaires du sous-continent. Là encore, nous ferons tout pour activer la solidarité internationaliste.
Pour paraphraser le grand Dimitrov, le fascisme est une parenthèse de l'histoire. La parenthèse aussi douloureuse et difficile soit-elle, se refermera, et le jour succédera aux ténèbres.
Une fois encore disons avec force que le fascisme est une des armes du capitalisme en crise. Il n'est pas une maladie. Il est l'expression de la volonté de capital de terroriser le mouvement populaire pour lui imposer sa politique de régression sociale, de baisse des salaires, de casse des droits du monde du travail, de précarisation à outrance, de privatisation massive, de destruction des services publics, de chômage de masse. La violence du capitalisme se déploie ouvertement avec le fascisme pour imposer par la force sa politique quand le consentement populaire s'effrite et que ses intérêts lui semblent menacés.
L'histoire nous montre qu'avant le fascisme une période de transition appelé fascisation prépare le terrain au fascisme, à la dictature terroriste de grand capital financier. C'est à ce moment-là et contre ces fourriers du fascisme qu'il faut agir si l'on ne veut pas permettre au fascisme d'accéder au pouvoir.
Aujourd'hui, être un antifasciste conséquent dans les faits et pas seulement en parole, c'est donc lutter contre ceux qui enfantent le fascisme en s'attaquant aux conquêtes sociales et aux libertés démocratiques, en détruisant la souveraineté des peuples, en criminalisant le communisme. En combattant les Macron, les Le Pen, les LR, la fausse gauche et la vraie droite, les ours savants de la social-démocratie, le MEDEF et leur état-major l'Union Européenne qui, comme hier Renzi en Italie ou Temer au Brésil, ont ouvert la voie aux fascistes.
Le fascisme se combat, nos anciens l'ont fait ici et ailleurs, et ils ont vaincu.
Ne cédons ni aux lamentations, ni au découragement, ni à l'amertume. Seul le combat sied aux communistes.
Pour nous, militants révolutionnaires marxistes et léninistes, chez qui l'antifascisme est consubstantiel à notre identité politique, nous savons et nous proclamons : le fascisme ne passera pas !