Vive la sociale !
Publié le 6 Décembre 2005
Désagrégée par la politique d’intégration capitaliste européenne, la société française est en passe d’imploser. Dans les banlieues paupérisées, les discours et pratiques du fascisant Sarkozy ont allumé un incendie que le GIGN, les CRS et autres gardiens du temple capitaliste ne pourront éteindre durablement, fût-ce pas l’état d’urgence et le couvre-feu.
Le comportement destructeur et auto-destructeur de certains jeunes dénués de repères politiques et sociaux élémentaires ne peut occulter la violence permanente de cette société capitaliste pourrissante qui génère le chômage et la désindustrialisation, la casse des acquis et des services publics, la décrépitude du logement social, la précarité et le flicage des jeunes, les discriminations, l’inégalité et la loi du plus fort. N’en déplaise aux démagogues de l’UMP et du PS et de quelques autres qui s’égarent dans le « sécuritaire » et appellent à l’« union sacrée contre la violence », la plus grande violence, c’est la brutale politique menée contre les travailleurs, la jeunesse et la nation par les gouvernements successifs au service des actionnaires milliardaires qui bénéficient de la « construction euro-péenne ». Le méga-casseur du pays, c’est ce gouvernement d’aristocrates et de PDG au service de Maastricht qui démolit la Sécu, les retraites, l’indemnisation du chômage, l’emploi industriel, les services publics, qui organise des rafles contre les immigrés et laisse mourir des familles entières de travailleurs migrants dans les incendies de leur logement insalubre, qui fait déclarer illégales les grèves, qui s’assoit sur le suffrage universel et méprise le résultat du 29 mai, par lequel le peuple a rejeté l’Europe capitaliste et la politique euro-libérale de l’UMP et du Parti social-ouiste.
Le caractère aveugle des révoltes actuelles résulte aussi de la trahison de la « gauche d’en haut », en particulier du PS qui depuis deux décennies rivalise avec l’UMP dans la soumission à l’Union européenne et à la mondialisation capitaliste. Quant à la direction « mutante » du PCF-PGE, elle a définitivement renoncé aux principes révolutionnaires de Marx et Lénine qui firent la grandeur du grand Parti Communiste de Cachin, Thorez, Marcel Paul, Croizat, Sémard, Timbaud, Duclos, Danielle Casanova et autres Guy Môcquet: l’incapacité du PCF-PGE mutant à conduire la révolte dans son ancien « fief » du 93 montre à quel point le renoncement de ce parti à son rôle d’avant-garde prive le peuple et la jeunesse de perspectives révolutionnaires dans une situation socialement et politiquement explosive.
Ce n’est pas seulement les banlieues que cible la guerre sociale menée contre le peuple par l’UMP, l’UE et le MEDEF. Il y a peu, le GIGN menottait des grévistes de la SNCM, menacée de fermeture par l’Etat-patron. Un juge aux ordres vient de déclarer illégalela grève des trams marseillais au motif qu’elle est « politique ». En d’autres temps, aurait-il interdit les mouvements sociaux de mai 68 ou la grève des mineurs du Nord en 41 contre l’occupant allemand ? On en est là : le gouvernement, ses Fachozy et autres Viv-le-pin, aidé par une « justice » qui réprime la Confédération paysanne, les postiers CGT ou la Coordination lycéenne, s’acharne sur le droit de grève, décrète l’état d’urgence en s’appuyant sur un décret de guerre coloniale et utilise le sentiment d’insécurité pour mettre à genoux le mouvement ouvrier. Sans attendre 2007, la grande bourgeoisie au pouvoir veut briser tout ce qui gêne l’intégration du « site France » à l’Union Européenne. du capital : conquêtes de 36, 45 et 68, mais aussi héritage jacobin de 1789 : souveraineté nationale, République laïque et indivisible…. Les méga-casseurs des beaux quartiers qui vivent sous des plafonds dorés et leur gouvernement sont prêts à détruire la France pour mettre au pas les travailleurs et la jeunesse quitte à s’asseoir sur le suffrage universel qui, le 29 mai, a invalidé Chirac et cette Union Européenne de malheur ! La décision de Villepin de profiter de la situation pour ramener la scolarité à 14 ans et mettre les ados en « apprentissage » en livrant au patronat une main d’œuvre gratuite montre le cynisme de ce personnage qui ne perd aucune occasion de satisfaire les capitalist
La médiatisation à outrance des destructions sert aussi à cacher le Novembre de lutte en gestation : grève EDF contre la privatisation, manif des services publics le 19, reprise prévue de la grève des trams marseillais, mouvement des jeunes stagiaires, grève reconductible des cheminots contre la privatisation, lutte chez H.-P., grève des profs le 24…, tout est réuni pour fêter dignement le 10ème anniversaire de Décembre 95 contre la casse des retraites et de la Sécu !
Face au démontage thatcherien des acquis, le mouvement populaire est au pied du mur : sous peine de subir une défaite majeure, il lui faut durcir et « nationaliser » sa résistance.
Ou bien obéissant à la stratégie perdante des états-majors confédéraux inféodés à la Confédération Européenne des Syndicat, les salariés continuent de réagir défensivement, de manière corporative et dispersée, avec l’illusion d’« infléchir » les contre-réformes, d’« apprivoiser » l’Europe capitaliste et d’ « attendre 2007 »: cette voie conduit à la défaite ; après avoir cassé la SNCF et EDF, le pouvoir achèvera de dissoudre la France dans l’Union Européenne et prenant appui sur l’Etat policier et l’« armée européenne », il soumettra le pays et sa jeunesse à la thatcherisation définitive et à la fascisation rampante.
Ou bien le mouvement ouvrier de classe bouscule la Gauche d’en haut et les états-majors confédéraux atones, il construit la riposte « en bas » de manière démocratique (AG de luttes inter-pro) et généralise l’action, en proposant au pays et à sa jeunesse rebelle des lycées et des quartiers une plate-forme revendicative rassembleuse. On ne peut plus tergiverser, le mouvement ouvrier, tous ses militants, doivent y aller ici et maintenant.
Le Pôle de Renaissance Communiste en France propose à chacun(e), tout en partant des préoccupations de chaque secteur, de mettre en débat dans les entreprises, services, salles des profs, cités populaires, lycées et campus, les revendications suivantes:
-retrait immédiat des contre-réformes maastrichtiennes (retraites, sécu, décentralisation, école (loi Fillon), casse de l’indemnisation du chômage, cadeaux fiscaux aux riches, casse de l’hôpital, etc.) ;
-interdiction des plans de licenciements, nationalisation des entreprises qui délocalisent, expropriation des actionnaires capitalistes, plan de ré-industrialisation du pays ;
-(re-)nationalisation à 100% des entreprises privatisées ou privatisables ; nationalisation des banques du crédit et des assurances, reconstitution du service public et d’un grand secteur public productif pilotant la ré-industrialisation du pays, gestion démocratique des entreprises et services du secteur public par l’Etat, les salariés et les usagers ;
-augmentation sensible du pouvoir d’achat des petits et moyens salaires, des retraites et des revenus de substitution en prenant sur les profits capitalistes, les plus-values boursières et les grandes fortunes ;
-abrogation des traités de Maastricht et Nice, du pacte de stabilité monétaire, des accords de Lisbonne et Barcelone qui ligotent la France et bloquent l’alternative progressiste ; au-delà, il faut sortir la France de l’UE du capital, construire de nouveaux traités internationaux respectueux des nations et des droits ouvriers, faire revivre la perspective de la révolution sociale et dans l’immédiat, construire un nouveau Front populaire pour la résistance et l’alternative !
-démission du gouvernement invalidé par le 29 mai et départ immédiat du baron Sarkosy de Nagy digne successeur de ses ancêtres fossoyeurs de la République Hongroise des Conseils Par l’action démocratique de masse, fédérons les luttes de novembre 2005, chassons les méga-casseurs de l’UMP au service du MEDEF !
-des moyens massifs, non pour la « politique européenne », l’armement et la répression, mais pour l’Educa-tion nationale, la Recherche, la Santé, le logement, l’aide au sport amateur et aux associations ! Il faut un plan national soumis aux intéressés pour en finir avec la politique de ghetto et d’exclusion ! Neuilly et les villes riches doivent payer pour développer les cités à l’abandon ! République sociale une et indivisible !
-retrait de toute mesure instituant le racisme d’Etat, droit de vote pour tous aux élections locales, interdiction des partis racistes et fascistes, dissolution des corps de répression utilisés contre le mouvement ouvrier et populaire !
Tout en condamnant les destructions aveugles et plus encore l’Etat bourgeois policier en fascisation rampante qui en a créé les conditions , le PRCF soumet à chaque progressiste deux réflexions d’une grande actualité :
« quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour les citoyens le plus sacré des droits et le plus impérieux des devoirs » (Constitution Républicaine de l’An II (1793)
et aussi : « quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, alors s’ouvre une période de crise révolutionnaire » (Lénine, 1917).
TOUS ENSEMBLE reprenons le fier mot d’ordre des Communards de 1871 VIVE LA SOCIALE !
Pôle de Renaissance Communiste en France - 10 novembre 2005