FRAP
Publié le 30 Mai 2006
29 mai 2006 : pour un Front de Résistance et d’Alternative Populaire
Voici un an, les « moutons noirs » de France infligeaient une défaite réjouissante aux conjurés du MEDEF, de l’U.E. et de l’UMPS, qui cherchaient à imposer une euro-constitution négatrice des droits des travailleurs et de la souveraineté des peuples.
Malgré ses forces encore modestes et la censure médiatique dont il est l’objet, le PRCF s’honore d’avoir déposé la première pétition nationale (10 juillet 2003) exigeant qu’un référendum permette au peuple français de dire non à toute constitution européenne. Seul à gauche, le PRCF et son président, le député G. Hage, avaient désapprouvé en 2003 l’élargissement de l’UE aux pays de l’Est, que la contre-révolution anticommuniste a livrés à une dynamique fascisante dont les effets liberticides prennent un tour de plus en plus inquiétant des pays baltes aux intégristes aux commandes à Varsovie en passant par la Tchéquie, où le pouvoir impulse une campagne fasciste sous le slogan Kill a communist ! Seul à gauche, le PRCF s’est battu et se bat sous les deux drapeaux, rouge et tricolore, du Front populaire et de la Résistance, pour refuser toute constitution supranationale et néolibérale, pour défendre à la fois la souveraineté des peuples européens et les acquis sociaux contre le nouvel Empire européen en construction. Seul le PRCF a expliqué que l’Etat supranational européen voulu par le MEDEF ne sera jamais une « Europe sociale » : aussi longtemps que les peuples ne l’auront pas jeté bas par leurs luttes démocratiques, l’Union européenne de Maastricht ne sera rien d’autre que la matrice d’un nouvel Empire du capital, potentiellement aussi dangereux que les USA de Bush pour la paix, les libertés démocratiques et le progrès social. Seul le PRCF a, dès le soir du 29 mai, appelé les forces progressistes à transformer l’essai en exigeant la démission de ce président et de ce parlement « ouistes » délégitimés par le suffrage universel, en réclamant l’abrogation du traité de Maastricht (désavoué en même temps que la partie III du traité constitutionnel), en développant le tous ensemble des travailleurs salariés, des jeunes et des petits paysans, artisans et autres victimes du grand capital euro-mondialisé. Malheureusement, les ténors du non de gauche, de Mme Buffet à Besancenot en passant par Bové, Nikonoff et Fabius, ont préféré re-légitimer Chirac en le suppliant de renégocier l’euro-constitution au nom des électeurs du Non de gauche (!) ; sur le terrain social, la Gauche alter-européiste a laissé sans suite le 29 mai (c’est notammentl le cas du bureau confédéral « ouiste » de la CGT qui avait d’ailleurs tout fait, en amont du 29 mai, pour contourner l’appel à voter non de son Comité confédéral national !), si bien que le pouvoir chiraquien a pu remettre en marche son rouleau compresseur ultra-libéral sous la direction des frères ennemis Villepin-Sarkozy. Par bonheur, la France d’en bas a une nouvelle fois déjoué l’attentisme des ténors nouistes (qui disent non à « ce » traité, mais oui à l’introuvable « autre Europe »…) : la jeunesse des facs et des lycées, soutenue par les salariés les plus combatifs, a prolongé le 29 mai par un vaste affrontement de classes qui a remis le pouvoir dans les cordes en l’obligeant à retirer son Contrat Patronal d’Europrécarité le 10 avril dernier ! Dans ces conditions, comment faire pour ne pas laisser la Gauche d’en haut enterrer cette seconde victoire populaire comme elle a tenté d’enterrer le 29 mai ? Le PRCF avait proposé aux forces de gauche de coorganiser une grande manif nationale contre l’euro-précarité le 29 mai 2006, mais ni le PCF, -qui parle sans cesse d’unité des forces antilibérales-, ni la LCR, ni ATTAC, etc. n’ont donné suite à cette proposition. Les chefs de file de la gauche alter-ouiste sont trop préoccupées des échéances électorales, ils sont trop soucieux de ménager le Parti social-ouiste, dispensateur des places de députés et de maires au second tour des élections, pour mettre vraiment au premier plan l’union du peuple de France contre l’Europe de Maastricht ! Dans ces conditions, le PRCF s’adresse aux travailleurs, aux jeunes, aux vrais communistes et aux citoyens franchement républicains qui veulent vraiment VAINCRE le malfaisant pouvoir en place à Bruxelles et à Paris : -exigeons la dissolution immédiate du parlement UMPS, que le 29 mai a délégitimé ; osons proclamer l’illégitimité démocratique de Chirac, dont le règne finit dans la boue, remettons en question la monnaie unique qui plombe le pouvoir d’achat populaire, affaiblit nos exportations et nos industries, strangule nos services publics, ayons le courage d’exiger l’abrogation des traités néolibéraux de Rome, Maastricht et Nice ! Réfléchissons ensemble sur l’alternative proposée par l’ALBA, le nouveau traité international mis en place par Cuba, le Venezuela et la Bolivie pour organiser des échanges équitables et mutuellement avantageux entre peuples souverains désireux d’approfondir leur rupture avec la domination impérialiste des USA. -militons sur un projet politique clair : rétablissement de la souveraineté nationale, interdiction des délocalisations, (re-) nationalisation franche des services publics et des secteurs-clés de la production et de l’échange, plan national de ré-industrialisation du pays, relance d’une Education nationale démocratisée et de qualité et d’une Recherche publique de pointe, reconstitution et élargissement des acquis sociaux de 45 (retraites, sécu, etc.) détruits par les gouvernements maastrichtiens successifs, annulation des contre-réformes de Jospin et de l’UMP (travail de nuit des ouvrières et des jeunes à partir de quinze ans…), augmentation du pouvoir d’achat populaire, taxation des profits capitalistes et des plus-values spéculatifs, transformation des emplois précaires en emplois stables, défense et relance de la petite et moyenne agriculture, de la pêche artisanale, de la culture et de la création, annulation des mesures liberticides de l’UMP contre les travailleurs immigrés, la jeunesse et les libertés individuelles et collectives, amnistie pour les jeunes condamnés par les tribunaux pour leur action contre le CPE alors que l’affairiste Guy Drut vient d’être amnistié par son copain Chirac ! -plus généralement, militons pour une nouvelle République sociale, souveraine, démocratique et populaire, dans laquelle la question de la lutte pour le socialisme pourra de nouveau être à l’ordre du jour. Pour atteindre ces objectifs, le PRCF appelle à construire à la base, par des contacts multiples entre forces progressistes, un large Front de Résistance et d’Alternative Populaire (FRAP !) qui unira les victimes de Maastricht autour de la classe travailleuse pour isoler le grand capital, ses commis de l’UMPS et leurs supplétifs fascistes de l’extrême droite. Les militants de la Renaissance communiste appellent la France d’en bas à s’unir contre la Franceurope d’en haut pour prolonger la France de 1789, de la Commune, du Front populaire, de la Résistance, de Mai 68, de décembre 95 et Mai 2003, du 29 mai 2005 et du 10 avril 2006, la France républicaine et fraternelle qui tôt ou tard balaiera la tutelle de l’UE pour rouvrir, non dans les mots mais dans les actes, le chemin de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ! Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF