Communiqué du Front syndical de classe
Publié le 26 Mars 2010
Après le 23 mars
La journée d'action du 23 mars a été une réussite : plus de 800.000 manifestants, des cortèges combatifs, des mots d'ordre offensifs et le « tous ensemble » qui s'impose comme une évidence et une exigence.
Ce qui remonte de partout va dans le même sens : il faut aller beaucoup plus loin, construire un vaste mouvement public/privé pour faire plier un pouvoir désormais ultra-minoritaire, à l'image des intérêts qu'il défend, ceux des milliardaires du CAC 40 et de tous leurs serviteurs. Contre la casse des retraites et de la protection sociale, des services publics, de l'emploi, des salaires, contre les plans de « rigueur » en préparation dans toute l'UE et déjà imposés à la Grèce à l'Espagne, c'est tous ensemble en même temps, c'est en bloquant les profits capitalistes que nous pourrons les contraindre à reculer.
Pourtant, en total décalage avec la base, les chefs syndicaux se sont répandus à la radio dès le matin du 23 mars pour expliquer qu'il s'agissait d'attendre ce qu'allait dire le gouvernement, d'espérer un sommet social avec Sarkozy pour obtenir des « inflexions ». Alors qu'incontestablement le résultat des élections régionales a donné du tonus au mouvement social et montre que Sarkozy et sa droite arrogante pouvaient être mis en difficulté, il est inadmissible que le secrétaire général de la CGT ait cru bon d'affirmer qu'il ne s'agissait pas de « durcir le mouvement » et qu'il n'y aurait pas de troisième tour social. Mais cela n'est pas une surprise puisque ces chefs syndicaux, dirigent avec d'autres la Confédération Européenne des Syndicats qui soutient la casse des retraites en Europe et qui accompagne depuis des années toutes les régressions inscrites au cœur de la construction européenne.
Nous ne pouvons pas compter sur ces directions. C'est au contraire des bases syndicales que tout va dépendre. Alors que les luttes ne vont pas cesser face à la régression sans limite, en bas, il faut prendre nos affaires en main pour bousculer les états-majors, construire la suite, soutenir tous ceux qui bougent, tisser des liens entre tous les secteurs combatifs. A la base d'organiser un mouvement qui se reconduise en rassemblant autour de lui toujours plus de salariés jusqu'à amener le blocage de notre pays et imposer ainsi nos revendications.
Comme en 1968 ou en 1995 qui commencèrent en-bas, n'attendons pas les mots d'ordre du haut, partons dans la
lutte.